Immigration en déclin : le secteur de la restauration au Nouveau-Brunswick en difficulté

Le Nouveau-Brunswick traverse une période d’incertitude pour son industrie de la restauration, alors que la diminution des cibles d’immigration au Canada commence à avoir des répercussions inquiétantes. Jean-Claude D’Amours, ministre des Affaires intergouvernementales et responsable de l’immigration, a récemment souligné que cette situation pourrait entraîner des pénuries de main-d’œuvre considérables dans la province, estimant qu’il faudra recruter pas moins de 133 000 nouveaux travailleurs au cours des dix prochaines années.

Lors d’une conférence de presse, le ministre a exprimé ses préoccupations, affirmant que l’approche du gouvernement fédéral ne tient pas compte des réalités spécifiques du Nouveau-Brunswick. À cet égard, il prévoit de demander une exemption au gouvernement fédéral afin d’adapter les stratégies d’immigration aux besoins réels du marché local.

La voix des restaurateurs, quant à elle, résonne également. Janick Cormier, vice-présidente de Restaurants Canada pour les provinces de l’Atlantique, a mis en avant les défis particuliers auxquels sont confrontés les établissements de la région. Selon elle, le modèle d’immigration appliqué par Ottawa est inadapté, traitant les provinces comme si elles partageaient les mêmes défis, qu’elles soient situées à Richibouctou ou au cœur de Toronto. Ce manque de flexibilité pourrait avoir des conséquences graves : des restaurants rapportent déjà des pertes d’employés, car ceux bénéficiant de visas temporaires ne peuvent pas renouveler leurs permis de travail.

Face à ces préoccupations, l’orientation et les décisions stratégiques du gouvernement seront cruciales pour assurer la pérennité de l’industrie de la restauration dans la province. Les prochaines étapes de l’intervention gouvernementale sont donc à surveiller de près, alors que le Nouveau-Brunswick se retrouve à un carrefour déterminant pour l’avenir de son marché de l’emploi.