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today31/10/2022
Le Carrefour de ressources en interculturel (CRIC), forme des ressortissants de la communauté immigrante pour être des des agents de liaison entre les nouveaux arrivants et leur société d’accueil. Appelés Homme de relais, ces agents de liaisons auront pour but principal de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants au Québec.
Arrivés au Canada et au Québec en particulier, ces hommes et femmes d’origine africaine mettent du leur pour offrir un accueil chaleureux aux nouveaux arrivants.
Réunis à Montréal ces personnes de nationalités et d’âges divers parmi lesquels Pierre, Adrian, Youssouf et Ahmed qui font partie des premiers participants du projet « Hommes-Relais« . Ceux-ci sont accompagnés par César l’organisateur communautaire et des formateurs, que sont Navid et Alain, employés par le Carrefour de ressources en interculturel (CRIC), qui gère le projet. Certains formateurs, racontent avec générosité ce qui les a motivé à intégrer le projet Homme-relais.
C’est le cas de Pierre Wilu Wilu originaire de la République démocratique du Congo et arrivé au Québec il y quatre ans. « J’ai voulu suivre cette formation pour aider les autres, ceux qui ont quitté leur pays et qui viennent s’installer au Canada, parce qu’il y en a qui sont en état de choc quand ils arrivent ici. Il faut bien qu’ils rencontrent quelqu’un qui peut leur donner des renseignements, contacter les gens et faire les démarches administratives avec eux, à la banque, par exemple », explique-t-il.
Quant à Adrian Martinez, originaire de l’Argentine qui a immigré au Canada il y a 19 ans. Enseignant et pianiste, il souhaite maintenant partager son expérience pour soutenir les personnes qui arrivent. « Pour moi, c’est un peu une retraite ou plutôt une réorientation de carrière. Et je suis passé par là, tout le processus d’immigration, donc c’est une façon de redonner un peu ce que j’ai reçu. Je peux aider à traduire, dans mon cas en espagnol, et diriger les gens vers les bonnes ressources en santé, en éducation, pour le logement ou pour la nourriture », explique-t-il.
Originaires de tous les continents, les participants ont des parcours différents. Mais ce qui les unis, c’est le fait d’avoir quitté leur pays d’origine pour immigrer au Québec. En outre, ils ont la maîtrise du français en plus de leur langue d’origine. Et c’est en cela qu’ils sont capables d’offrir des services en anglais, espagnol, arabe, malinké, bambara, swahili, en perse et dans bien d’autres langues.
Côté formation, ces hommes et femmes reçoivent 32 ateliers de formation pour mener à bien leur mission d’accompagner les nouveaux arrivants, laisse entendre César Amaya l’organisateur communautaire. « Il s’agit de formations sur les ressources du quartier, sur le système scolaire, sur le système de soins de santé ou sur les droits des locataires. La police de Montréal, par exemple, vient parler des lois, et d’autres intervenants viennent parler des droits des femmes », explique-t-il.
Moi, je leur dis souvent : « Vous pouvez apprendre de moi, parce que j’ai l’expertise québécoise, mais moi, j’ai à apprendre de vous, parce que c’est vous qui avez l’expertise de l’immigration ».
Les hommes-relais sont également outillés au niveau de l’accompagnement des personnes en position de faiblesse et qui aimeraient trouver des solutions à leurs problèmes de façon assez simple, tout en posant leurs limites, car ce n’est pas de l’intervention, précise-t-il.
C’est dans le but d’acquérir toutes ces connaissances que Youssouf Fofana, imam au Québec depuis 30 ans, originaire de la Guinée, s’est joint à l’équipe des hommes-relais. Ce dernier reçoit régulièrement les confidences de nouveaux arrivants : Souvent, nous sommes en première ligne pour ce qui est de l’immigration et même de la violence conjugale et d’autres sujets. J’espère qu’après ma formation, j’aurai un carnet d’adresses suffisant pour mieux aider, renseigne-t-il.
Mis sur pied il y a 10 ans le Carrefour de ressources en interculturel (CRIC) hommes et femmes-relais a déjà fait ses preuves. Coté femmes-relais, « ce sont 400 femmes qui rejoignent les familles chaque année, sans compter celles rencontrées à des kiosques d’animation ou lors des activités publiques », indique Véronica Islas, directrice générale du CRIC. C’est maintenant pour atteindre davantage les hommes que le volet masculin voit le jour, renchérit-elle.
Aider les participants dans leur propre parcours professionnel, social et familial, comme l’explique la directrice générale. « Ils peuvent être accompagnés personnellement dans leur recherche d’emploi ou de programme d’études. Ils vont aussi recevoir deux diplômes, l’un reconnu par le ministère de l’Éducation et l’autre de notre organisme. Les accompagnements qu’ils vont faire seront reconnus comme un stage en milieu de travail et ils vont obtenir le titre d’agent de liaison communautaire », assure-t-elle.
En ce moment, les hommes-relais se comptent sur les doigts d’une main, mais madame Islas espère qu’ils vont prendre racine dans le quartier, comme les femmes l’ont fait avant eux. Selon elle, certains hommes se sentent plus à l’aise de demander de l’aide à un homme : « Être accompagné par un autre homme qui a vécu les mêmes choses que toi, qui te comprend lorsque tu n’as plus de repères, que ce soit au niveau professionnel, mais aussi comme père de famille », ça peut rassurer et aider.
Raphael Mforlem, Troc Radio Canada.
Written by: Raphael Nforlem
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