«Quand on pense à de la traite d’êtres humains, on pense à des personnes menottées dans une cave. Mais ça peut être beaucoup plus banal», explique Raphaël Laflamme, organisateur communautaire au CTI de Québec, une association qui accompagne les deux plaignantes, Lindsay et Marie. Selon M. Laflamme, le refus d’IRCC, et surtout les explications données pour le justifier, sont incompréhensibles. «Quand on parle de traite d’êtres humains, l’excuse « vous auriez pu partir quand vous le vouliez » ne fonctionne pas».
Le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants a donc organisé la levée de fonds pour pouvoir faire appel à une avocate privée afin de contester la décision d’IRCC. «Si Immigration Canada refuse de reconsidérer la demande de permis de travail temporaire, on ira en justice, mais il nous faut de l’argent pour ça», précise M. Laflamme. Peu après midi, le CTI avait récolté près de 5000 $.
Recours abusif à des travailleurs temporaires bénévoles
Marie et Lindsay étaient toutes deux préposées aux bénéficiaires à la maison pour ainés Villa Mon Domaine à Lévis. Les deux femmes, originaires de Côte d’Ivoire et du Cameroun sont arrivées au Québec en 2020 et 2021 et avaient commencé à travailler comme bénévoles dans le but d’obtenir leur permis de travail.
Selon des informations publiées par Le Devoir, l’établissement lévisien qui les a engagés comme bénévoles est la cible depuis mars dernier de plusieurs plaintes pour sa façon de traiter les travailleurs temporaires et pour son recours à des préposés aux bénéficiaires bénévoles. Aidées par le CTI, les deux femmes ont porté plainte pour traite de personne et ont fait une demande auprès d’Immigration Canada pour obtenir un «permis de travail temporaire». Mais la demande a été rejetée par IRCC, au motif qu’elles avaient travaillé avant d’obtenir un permis de travail alors qu’elles auraient pu bénéficier du soutien de leurs proches. Les deux femmes risquent aussi d’être expulsées du territoire canadien, puisque leur statut de résidentes temporaires a expiré.
Au moment de la publication, les propriétaires de la Villa Mon Domaine n’avaient pas répondu aux sollicitations.
Source: Le Droit
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