Militante pour la justice sociale
Le 8 novembre 1946, Mme Desmond est en route vers Sydney, en Nouvelle-Écosse, quand sa voiture tombe soudainement en panne à New Glasgow. Pendant que sa voiture se fait réparer, elle décide d’aller voir un film au Roseland Theatre.
Ignorant la politique du cinéma qui impose aux Noirs de s’asseoir au balcon, Mme Desmond demande une place au parterre et paie la caissière. Cette dernière lui remet un billet pour le balcon, puis lorsque Mme Desmond entre dans le cinéma, le placier l’informe que son billet est pour le balcon et qu’elle doit y monter. Croyant qu’il s’agissait d’une erreur, Mme Desmond retourne à la billetterie et demande à échanger son billet. La caissière refuse en lui disant qu’elle n’est pas autorisée à vendre des billets au parterre « à des gens comme elle ». Quand elle comprend qu’on lui refuse le billet en raison de la couleur de sa peau, Mme Desmond retourne courageusement à l’intérieur et s’assoit au parterre. Le gérant du cinéma la confronte, et, comme elle refuse de bouger, appelle la police. Elle est éjectée de force, arrêtée, accusée et reconnue coupable de ne pas avoir payé le cent supplémentaire de taxe d’amusement exigé pour s’asseoir au parterre.
Mme Desmond tente en vain de faire annuler sa déclaration de culpabilité, mais son cas deviendra un jalon de l’histoire des droits de la personne au Canada. La poursuite contre Mme Desmond ayant été montée comme une affaire de fraude fiscale, la vraie question du racisme s’est trouvée ensevelie sous les formalités procédurales. Si elle n’avait pas poursuivi l’affaire, les archives du procès qui nous sont parvenues n’auraient laissé aucun indice de la réelle importance de cette cause, à savoir qu’on lui avait refusé l’accès au parterre en raison de la couleur de sa peau.
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