Troc radio en direct
TROC RADIO L’accent afro-canadien
Dans la petite ville de Hearst, au Nord-Est de l’Ontario, deux cuisiniers passionnés, Éric Sanvi et Silamane Tiendreboego, transforment un restaurant du motel le Companion en un véritable carrefour culturel. Originaires du Burkina Faso, ces chefs ont été recrutés pour pallier la pénurie de main-d’œuvre en cuisine, apportant avec eux un savoir-faire culinaire riche et authentique.
Lysanne Boisvert, gérante du motel le Companion, se souvient de la manière dont l’agence de recrutement québécoise APDI a littéralement frappé à sa porte. « C’était presque comme par magie », déclare-t-elle, expliquant que, suite à une offre d’emploi publiée, l’agence s’est chargée des entrevues et a sélectionné deux candidats parmi une sixaine. « C’est aussi simple que ça… »
Pour Silamane Tiendreboego, rejoindre Hearst a été un rêve devenu réalité. « C’était mon rêve de partir dans un autre pays, partager mon savoir-faire et faire en sorte que les gens apprécient ce que je crée », confie-t-il. Après un an sans sa famille, il a enfin été réuni avec sa femme et ses deux filles, qui l’ont rejoint en septembre dernier.
Le propriétaire du Companion, Gino Bourdages, reconnaît que sa communauté n’a pas les dimensions d’une métropole comme Toronto. « Il était important pour moi d’expliquer cela à mes candidats », précise-t-il, ajoutant qu’il a fourni des vidéos à Silamane pour qu’il découvre la région avant de faire le grand saut. Impressionné par la beauté des rivières et la promesse d’une vie tranquille, Silamane se rappelle des premières neiges : « Le lendemain de mon arrivée, la neige est tombée et j’étais vraiment content. »
Éric Sanvi, lui, a rejoint Silamane en septembre 2024. Ensemble, ils constituent une équipe dynamique dans la cuisine du motel, où plus de 50 % des employés sont d’origine africaine, principalement issus du bassin d’étudiants étrangers de l’université de Hearst. Depuis leur arrivée, les compétences de Silamane n’ont cessé d’évoluer. « Je m’améliore dans la présentation de mes plats et les compliments des clients m’encouragent à créer encore plus de belles assiettes », a-t-il déclaré avec fierté.
L’attachement de Tiendreboego à Hearst ne se limite pas à sa carrière culinaire. Il apprécie le lien étroit avec sa communauté et souligne l’importance d’une ambiance familiale, surtout pour élever ses enfants. « À Hearst, je me sens beaucoup plus à l’aise que dans une grande ville. Il y a cette proximité qui est primordiale », conclut-il, espérant que son permis de travail sera prolongé.
Ainsi, à Hearst, l’odeur des plats cuisinés par ces chefs burkinabés et leur sourire témoignent de l’authenticité d’une vie commencée ensemble, où la passion pour la cuisine se mêle harmonieusement à l’amour de leur nouveau chez-soi.
Written by: Danielle Adjagboni
Copyright Troc Radio 2016
Post comments (0)