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today21/03/2025
Le 1ᵉʳ avril, plus de 200 immigrants en situation précaire dans l’est du Québec se retrouveront sans représentation légale, à la suite de la décision de la Commission des services juridiques (CSJ) de couper le service d’aide juridique dédié à l’immigration. Cette mesure, annoncée de manière inattendue, sème l’inquiétude et la détresse parmi les demandeurs d’asile qui tentent désespérément de régulariser leur statut.
Depuis le début de l’année, un projet-pilote avait permis à ces immigrés d’accéder à un soutien juridique accessible et adapté à leurs besoins, comblant ainsi un vide criant dans la ville. Le service était d’autant plus essentiel que la CSJ avait enregistré une diminution de 30 % des demandes d’aide juridique en immigration au cours de l’année passée, malgré la montée des vulnérabilités au sein de cette population.
En réponse à la décision, le cabinet du ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a déclaré qu’il comprenait les préoccupations des bénéficiaires, tout en affirmant que le Québec dispose des systèmes d’aide juridique les plus généreux au Canada. Cependant, pour Laurie Arseneault-Paré, le manque d’avocats spécialisés en immigration et la nécessité de débourser des milliers de dollars pour la représentation juridique peuvent conduire les migrants vers une impasse financière et psychologique. « C’est cruel, c’est inhumain comme décision », abonde Étienne Grandmont, député de Québec solidaire.
La CSJ affirme qu’un suivi sera proposé aux personnes touchées, leur permettant de poursuivre leur recours auprès du bureau de Montréal. Cependant, les avocats spécialisés étant rares et souvent débordés, l’accessibilité à une aide juridique adéquate reste une préoccupation majeure.
À l’approche de la date fatidique, la situation soulève des questions cruciales sur l’engagement du gouvernement à protéger les droits de ceux qui en ont le plus besoin. Les organismes et les élus continuent de faire pression pour réévaluer cette décision, mais sans garantie que les voix des vulnérables seront écoutées dans les couloirs du pouvoir.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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