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today07/02/2025
Les défenseurs de la protection de l’enfance de l’Ontario sonnent l’alarme sur l’urgence de mieux éduquer les familles d’accueil concernant les soins capillaires des enfants noirs. Alors que ces derniers représentent environ 40 % des enfants pris en charge par la Catholic Children Aid Society (CCAS) de Toronto, la nécessité d’un accès à des produits appropriés et à une formation adéquate devient de plus en plus pressante.
Un rapport de 2022 révèle que les enfants noirs sont surreprésentés dans le système de placement familial de la province. Roger Dilworth, directeur des services à l’enfance et à la jeunesse à la CCAS, souligne l’importance des soins capillaires pour l’identité culturelle et l’estime de soi de ces jeunes. Malheureusement, beaucoup d’entre eux se retrouvent placés dans des familles blanches en milieu rural, ce qui peut les priver d’un accès aux produits de soins adaptés à leurs cheveux.
Cette problématique était également ressentie par Susanne Curry, ancienne mère d’accueil d’origine caribéenne, qui a dû s’adapter pour coiffer sa fille adoptive Hope. Elle reconnaît que le manque de compréhension des entretiens spécifiques aux cheveux noirs peut poser des difficultés, mais la sensibilisation est essentielle pour favoriser le bien-être de ces enfants.
Pour remédier à ce déficit de formation et de ressources, l’organisation à but non lucratif Natural Kids Movement, fondée par Takiyah Wedderburn, intervient en proposant des ateliers et des paniers de soins capillaires. Wedderburn évoque l’anxiété et le stress que ressentent les familles d’accueil face à ces soins. En effet, les coûts élevés des produits capillaires peuvent peser sur leur budget, conduisant parfois à des décisions traumatisantes comme la coupe des cheveux des enfants.
La surreprésentation des enfants noirs dans le système de placement familial s’explique également par des biais raciaux, selon une étude de l’Université de Toronto. Les enfants noirs, bien qu’ils ne représentent que 7 % de la population, constituent près de 14 % des enquêtes en protection de l’enfance. Cela met en lumière les discriminations systémiques dont ces familles sont victimes, exacerbées par une profonde méfiance envers un système qui ne les a pas toujours bien traitées.
Karen Saunders, spécialiste de l’engagement communautaire chez One Vision, One Voice, confirme qu’il existe une crise de placement familial en Ontario. Actuellement, certaines agences se voient contraintes d’héberger des enfants dans des Airbnb ou des hôtels, soulignant l’urgence d’un recrutement ciblé de familles noires.
Face à cette situation critique, les sociétés d’aide à l’enfance multiplient les campagnes pour inciter à l’accueil, tout en cherchant à renouer un lien de confiance avec la communauté noire. Le bien-être des enfants et leur accès à une éducation et à un environnement favorable dépendent de ces efforts. « C’est un problème majeur qui nous concerne tous », conclut Wedderburn, rappelant à la société entière l’importance de se mobiliser pour ces jeunes.
Written by: Danielle Adjagboni
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