Esclavage contemporain : les travailleurs étrangers temporaires en Saskatchewan sous le joug d’abus révélés par un rapport de l’ONU

Dans une nouvelle étude percutante, les Nations Unies mettent en lumière les conditions déplorables des travailleurs migrants temporaires au Canada, particulièrement en Saskatchewan. Selon le rapport du Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage, cette province serait un « terreau fertile » pour des abus qui méritent une attention urgente.

Employée majoritairement dans le secteur agricole, la main-d’œuvre étrangère temporaire est exposée à une multitude d’abus, allant du vol de salaire à des horaires de travail excessifs, en passant par des violences physiques. Ce constat soulève des questions cruciales sur l’environnement de travail dans lequel évoluent ces individus, qui cherchent souvent à améliorer leur qualité de vie.

Ali Abukar, directeur général de la Saskatoon Open Door Society, avertit que les travailleurs dans les zones rurales sont particulièrement vulnérables. Il témoigne d’une réalité où des travailleurs sont payés en deçà du minimum légal, contraints de travailler dans des conditions difficiles sans équipement de protection adéquat, et enfin, empêchés d’accéder à des soins médicaux. Ce tableau sombre est exacerbé par un manque d’information et de soutien pour ces travailleurs, souvent étrangers et non francophones.

La réaction du gouvernement canadien, via le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a été mitigée. Bien qu’il ait rejeté l’idée que le programme représente une forme d’esclavage moderne, il a reconnu la nécessité de mettre fin aux abus signalés. Malgré tout, les défenseurs des Droits des travailleurs estiment que des mesures plus significatives doivent être adoptées.

Les femmes, en particulier, ont été identifiées comme des cibles de harcèlement sexuel et d’exploitation. Ce phénomène de violence et de soumission constitue une violation grave des droits humains et une honte pour un pays qui se veut moderniste et respectueux des droits fondamentaux.

Au-delà des discours, la nécessité d’une action concrète est plus pressante que jamais. Abukar appelle à une réforme des pratiques en place, plaidant pour une allocation de ressources à des organisations comme la sienne qui soutiennent cette population vulnérable. Renforcer la responsabilité des employeurs est également un impératif pour éviter que ces abus ne perdurent.

La Saskatchewan, un symbole de l’accueil des travailleurs étrangers, se trouve aujourd’hui à un carrefour. Le temps est venu d’écouter ces voix et de transformer les mots en actions, afin de garantir la dignité et le respect des droits de tous les travailleurs.