La première édition de l’Afro World Expo s’est tenue ce week-end à Vancouver. Près de 50 entrepreneurs de la communauté noire de la Colombie-Britannique, mais aussi d’ailleurs au Canada, y ont pris part. Parmi eux se trouvait Ingrid Broussillon, fondatrice de Griottes Polyglottes.
Son entreprise britanno-colombienne, créée en 2018, propose des ateliers d’improvisation pour aider les participants à parler le français ou l’anglais. Je suis ici pour voir tous ces entrepreneurs noirs rassemblés collaborer, pour montrer ce qu’on fait et construire une communauté d’entrepreneurs noirs
, indique Ingrid Broussillon.
L’événement était organisé par l’association des entreprises noires de la Colombie-Britannique, la Black Business Association of British Columbia (BBABC).
Rassembler autour de la culture
Nerissa Allen, entrepreneure et présidente-directrice générale de la BBABC, explique que le but de l’événement est de mettre en valeur les entreprises appartenant à la communauté noire. Nous voulons que la communauté vienne soutenir les entreprises locales.
La femme d’affaires indique que les produits et les services offerts par les entreprises de la communauté noire permettent de faire rayonner la culture.
« Nos entreprises sont étroitement liées à notre culture. […] Nos produits alimentaires, notre musique, nos soins de la peau, les produits que nous créons sont des traditions qui nous ont été transmises par nos grands-parents et nos ancêtres. »
Nous voulons que tout le monde en profite
, déclare-t-elle.
Les défis de l’entrepreneuriat
Afro World Expo a également permis aux entrepreneurs d’approfondir leurs compétences en affaires. Pour ce faire, l’événement a proposé des ateliers sur le financement corporatif et l’approvisionnement.
Comme plusieurs entrepreneurs, Ingrid Broussillon porte plusieurs chapeaux. Le marketing, la comptabilité, mener les ateliers, aller chercher les clients – tout ça, je le fais seule pour l’instant.
« À force de toujours vouloir tout faire, on se fatigue et on perd de l’énergie pour là où on a vraiment le plus de force. Et pour moi, c’est animer des ateliers d’improvisation. »
Mona-Lisa Prosper est directrice du programme de démarrage pour entrepreneurs noirs chez Futurpreneur. Cette organisation sans but lucratif fournit du financement, du mentorat et du soutien aux futurs entrepreneurs.
Elle note que plusieurs entrepreneurs de la communauté noire adoptent une posture de microentreprise. Les entrepreneurs utilisent beaucoup leurs finances personnelles. On a beaucoup d’éducation à faire pour démontrer que les prêts peuvent être un levier plutôt qu’un risque
, indique-t-elle.
Mona-Lisa Prosper souligne qu’il existe aussi un enjeu important au niveau de la littératie financière d’affaires. On fait beaucoup de travail pour éduquer les entrepreneurs afin de mieux développer leur plan d’affaires et leurs projections financières pour avoir des entreprises qui vont être viables à long terme.
Un vent de changement
Une étude de Statistique Canada estime que 2,1 % des propriétaires d’entreprises sont des personnes noires, alors que la communauté noire représente 4,3 % de la population canadienne.
Même si l’étude révèle que le nombre d’entreprises appartenant à des Canadiens noirs a augmenté depuis 2005, les entrepreneurs noirs font toutefois face à des défis comme l’accès à du financement.
Mona-Lise Prosper sent toutefois un vent de changement
.
Il y a plusieurs organismes, comme la BBABC, qui se mobilisent et qui veulent apporter des solutions
, précise-t-elle. J’ai très hâte de voir ce qu’il en sera dans cinq ou dix ans. On voit que l’écosystème entrepreneurial noir est en plein essor.
Source: Radio Canada
Post comments (0)