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Au Canada, le système d’asile, censé protéger les victimes de violences, révèle des disparités alarmantes. Une enquête de la CBC met en lumière le parcours tragique de deux femmes nigérianes ayant fui des situations de violence domestique, ouvrant la voie à des interrogations sur l’équité du traitement des demandeurs d’asile dans le pays.
Emily Owie et une autre mère nigériane se retrouvent à la croisée des chemins après avoir fui leur pays d’origine, cherchant refuge au Canada. Toutes deux ont traversé la frontière avec leurs enfants pour échapper à des violences sexistes, mais leurs expériences offertes par le système d’asile sont diamétralement opposées. Tandis qu’une d’entre elles a réussi à obtenir l’asile et reconstruit sa vie, l’autre vit depuis des années sous la menace constante d’expulsion, malgré des preuves solides soutenant sa demande.
Les chiffres de l’Immigration and Refugee Board (IRB) révèlent que, parmi les demandeurs d’asile fuyant la violence domestique, les Nigérians ont connu un taux d’acceptation de seulement 58 %. En revanche, les taux étaient de 98 % pour l’Iran et 94 % pour la Turquie, soulevant des questions dérangeantes sur les biais dans le processus d’évaluation des demandes d’asile.
Emily Owie, 46 ans, est une mère de quatre enfants qui a subi des enlèvements à plusieurs reprises et des violences inouïes. Son évasion vers le Canada en 2019 devait être une lueur d’espoir, mais elle a rapidement été confrontée à des refus successifs de sa demande d’asile. Malgré les décisions de justice lui donnant une chance de faire réévaluer son cas, Emily continue de vivre dans l’incertitude et le stress. Elle et ses enfants contribuent à la société en travaillant, mais le spectre de l’expulsion reste omniprésent.
Malgré les défis, Owie exprime une immense fierté pour la réussite de ses enfants, qui brillent à l’école et aspirent à un avenir meilleur. Sa lutte pour l’égalité et la sécurité, tant pour elle que pour ses enfants, représente un appel à l’action en faveur des droits des demandeurs d’asile, en particulier ceux qui fuient des violences de genre.
L’injustice que vivent des femmes comme Emily Owie met en évidence la nécessité d’un examen approfondi du système d’asile canadien. Il est impératif que les politiques prennent en compte les particularités des cas de violence domestique et garantissent une protection équitable pour tous les demandeurs d’asile. La sécurité des populations vulnérables, comme les victimes de violences sexistes, doit être une priorité absolue pour un pays qui se veut un refuge.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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