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TROC RADIO L’accent afro-canadien
Depuis janvier 2023, Gogama, une petite localité du Canada, accueille deux enseignants camerounais, Frédéric Tchoumbou Kemegni et Robert Tchuinteu Gateu, qui se consacrent à l’enseignement dans une école élémentaire unique, Notre-Dame Du Rosaire. Malgré ses seulement dix élèves, cette école rattachée au Conseil scolaire catholique des Grandes Rivières devient le théâtre d’une belle expérience éducative et interculturelle.
L’arrivée à Gogama a été une surprise pour Frédéric Tchoumbou Kemegni, qui ne connaissait pas cette petite ville, qu’il a comparée aux bourgades de son pays natal. « Je ne savais pas qu’au Canada, il y avait des petites localités. J’ai considéré Gogama comme nos petites villes en Afrique », avoue-t-il. Cependant, la chaleur et la courtoisie des habitants ont rapidement conquis ces enseignants. « La population est très accueillante. Ici, les gens sont assez courtois, et je pense que la communauté de Gogama est très fière de nous avoir », précise-t-il.
Dans leur nouvelle école, les défis se dessinent avec des effectifs réduits : Frédéric enseigne à un élève de 5e, une élève de 7e et un élève de 8e, alors que Robert Tchuinteu Gateu, de son côté, apprend à jongler avec sept élèves. Ces chiffres contrastent fortement avec leur expérience antérieure au Cameroun, où Frédéric avait près de 65 élèves par classe et Robert enseignait dans un lycée de 80 élèves par classe. « C’est vraiment deux mondes différents », confesse Frédéric, qui salue néanmoins les ressources mises à leur disposition : « Quand nous voyons le matériel qui est ici, on dit vraiment que c’est une grande école. »
Pour faciliter leur transition, les deux enseignants bénéficient d’un soutien institutionnel sous forme de formations régulières et d’accompagnement par le gouvernement, à travers le centre Franco et le service de mentorat. « Tout est fait pour nous aider à nous adapter à notre nouvelle réalité d’enseignement », souligne Robert.
Outre les défis pédagogiques, Frédéric et Robert ont également dû s’habituer au climat canadien, surtout en hiver. « Nous n’étions pas habitués à l’hiver ; les fins de semaine, généralement, on est à l’intérieur », explique Frédéric. Néanmoins, ils trouvent du réconfort dans les liens qu’ils tissent avec la communauté, qui les invite souvent à partager des repas ou à jouer ensemble.
L’avenir semble prometteur pour ces deux enseignants qui, de par leur expérience, apportent une nouvelle perspective à cette petite école de Gogama, tout en enrichissant leurs propres vies d’une expérience interculturelle inédite.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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