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today17/10/2024
La police d’Edmonton a déposé une demande d’interdiction de publication à la Cour du Banc du Roi, dans le but de protéger l’identité des agents impliqués dans la fusillade mortelle de Mathios Arkangelo, survenue le 29 juin dernier. Cette requête survient à la suite de menaces « crédibles » visant la vie d’un des policiers impliqués, identifié anonymement sous le nom de John Doe #1.
Mathios Arkangelo, âgé de 28 ans et membre de la communauté sud-soudanaise d’Edmonton, a succombé à ses blessures après avoir été abattu par la police. Dans le cadre de la demande, la police soutient qu’une divulgation publique des noms des agents pourrait exposer ceux-ci à des risques graves.
L’avocat de la famille d’Arkangelo, Tom Engel, a toutefois qualifié cette démarche de « sans précédent », arguant qu’elle viendrait entraver le droit du public à accéder à l’information et à la transparence judiciaire. « Ils souhaitent bloquer l’accès à l’information publique », a-t-il affirmé, soulignant les implications de cette demande sur la liberté d’expression et l’accès aux tribunaux.
La police a justifié sa demande par la couverture médiatique intense de l’incident, qui a provoqué des manifestations en série dans la ville et sur les réseaux sociaux. Dans ses récits, Arkangelo a été présenté comme un homme abattu dans un acte de violence raciste, ce qui, selon la police, a intensifié les menaces contre l’officier.
Les documents associés à la demande contiennent des déclarations faites par des informateurs confidentiels, affirmant que des individus tentent de découvrir l’identité de l’agent impliqué. L’un des rapports de la police souligne que cette menace de mort a été rapportée dès l’automne, après que des preuves antérieures se soient révélées fiables.
Les déclarations sous serment jointes à cette demande mentionnent que la nuit de la fusillade, Arkangelo a été impliqué dans un accident de voiture avant d’être localisé par la police. Le rapport indique qu’il brandissait un couteau et menaçait les agents, déclenchant la fusillade fatale. Toutefois, l’avocat Engel conteste la véracité de cette description des événements, qualifiant les affirmations de l’officier de « fausse piste ».
Actuellement, l’ASIRT, l’agence de surveillance de la police de l’Alberta, enquête sur les circonstances entourant la fusillade. Parallèlement, la famille d’Arkangelo a déposé plainte, demandant plus d’un million de dollars en dommages et intérêts, déclarant que cette mort était « inutile, déraisonnable et sans justification légale ».
Alors que les tensions demeurent élevées autour de cette affaire, la demande de la police soulève des questions profondes sur le droit à la vie privée des agents, la sécurité publique et le droit du public à l’information. La suite des événements dans cette affaire pourrait bien poser des défis importants en matière de transparence et de justice au sein de la communauté d’Edmonton.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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