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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today18/10/2024
Dans un monde où la surdicécité reste largement ignorée, les intervenants jouent un rôle crucial pour assurer aux personnes touchées une vie plus épanouie. Six cent mille Canadiens sont concernés par cette double déficience sensorielle, dont 542 dans la région de Sudbury, selon Statistique Canada (2022). Pourtant, le travail de ceux qui les soutiennent demeure encore dans l’ombre.
Joni Spence-Kisson, intervenante chez DeafBlind Ontario Services à Hanmer, incarne l’engagement et l’empathie nécessaires à cette mission. Originaire de Jamaïque, elle a immigré au Canada pour poursuivre ses études, mais c’est une expérience personnelle qui a forgé sa vocation. « Un membre de ma famille a subi un AVC, et cela a changé ma vision du monde ». « J’ai voulu aider les autres à vivre pleinement malgré les obstacles », raconte-t-elle.
Son rôle, bien au-delà de l’accompagnement, consiste à comprendre les besoins individuels de chaque personne, en tenant compte des spécificités culturelles. « Lors des festivals ou des pow-wow, nous veillons à ce que les personnes sourdes et aveugles autochtones puissent pleinement vivre leur culture malgré leur surdicécité », explique Joni.
DeafBlind Ontario Services, qui emploie entre 750 et 800 intervenants, s’efforce de sensibiliser le public à la réalité de ces personnes souvent perçues à tort comme « différentes ». « Comme nous, ce sont des individus ». « Ils ressentent des émotions, ils ont une personnalité », souligne Joni Spence-Kisson, déplorant la méconnaissance qui entoure cette condition.
L’accompagnement ne s’arrête pas aux personnes sourdes et aveugles. Pour Joni, tisser un lien de confiance avec leurs familles est tout aussi essentiel. « C’est comme si j’étais un membre de leur famille », confie-t-elle. Un sentiment renforcé par son propre vécu de mère, qui l’aide à comprendre les craintes et les espoirs des parents.
Toutefois, malgré les efforts, les ressources manquent cruellement. « Il faudrait plus de services et davantage de personnel pour mieux soutenir ces personnes », conclut-elle, appelant à une meilleure prise en charge des besoins des sourds-aveugles à Sudbury et ailleurs.
Les héros de l’ombre comme Joni Spence-Kisson continuent de transformer des vies au quotidien, un pas après l’autre, en créant des ponts entre des mondes parfois perçus comme inaccessibles.
Written by: Danielle Adjagboni
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