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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today25/07/2024
Neuf mois après leur arrivée au Canada, Abdifatah Sabriye et Patricia Omar Kamssor, deux anciens réfugiés, insufflent un vent nouveau dans le secteur de la santé de la Nouvelle-Écosse. Emplois à la clé et cœur débordant d’enthousiasme, ils fournissent des soins indispensables aux résidents âgés de la maison de retraite Mahone Bay. Leur parcours, qui débute dans l’un des plus grands camps de réfugiés du monde, témoigne de la volonté du Canada de combler le fossé entre les travailleurs qualifiés déplacés et une main-d’œuvre en pénurie.
Originaires du Soudan, Kamssor, et de Somalie, Sabriye, se sont retrouvés en Nouvelle-Écosse après avoir vécu respectivement 11 et 14 ans au camp de Kakuma, au Kenya, fuyant les conflits meurtriers dans leur pays d’origine. « Chaque fois que je rentre chez moi, ils me manquent », confie Kamssor, faisant référence aux résidents dont ils prennent soin. Leur engagement envers le bien-être des personnes âgées reflète des valeurs culturelles profondes, tant pour eux que pour leur communauté d’accueil.
Le couple fait partie des 300 nouveaux arrivants dans le cadre d’un programme fédéral ambitieux visant à intégrer des travailleurs qualifiés issus de régions touchées par les conflits. Ce programme unique, lancé en 2018, accorde aux réfugiés le statut de résident permanent dès leur arrivée, leur permettant de se déplacer librement au Canada. Bien que conçu pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre, il offre également un nouvel espoir aux personnes déplacées.
La résidence de Mahone Bay a déjà embauché 24 travailleurs par le biais de ce programme, représentant divers camps de réfugiés au Kenya et en Jordanie. Doug Stephens, directeur des ressources humaines de MacLeod Cares, souligne que les méthodes traditionnelles de recrutement n’ont pas suffi pour attirer des candidats locaux, en partie à cause des répercussions de la pandémie de COVID-19. Le programme offre donc un nouveau vivier de talents, essentiels pour assurer un service de qualité aux résidents.
Toutefois, la vie au Canada présente ses propres défis. Kamssor et Sabriye se heurtent à des difficultés, notamment l’absence de commerces proposant des produits africains et des logements abordables. Leur situation est d’autant plus compliquée par l’hiver rigoureux et le manque de transport en commun dans leur petite ville. Leur entreprise a lamentablement tenté de leur offrir un logement, mais le besoin de trouver une solution plus permanente se fait pressant.
Malgré ces obstacles, Kamssor et Sabriye expriment leur reconnaissance pour les opportunités qui leur sont offertes. « Tant qu’il s’agit de prendre soin de la vie humaine, je suis heureuse », explique Kamssor. Les deux réfugiés envisagent même de poursuivre leurs études pour devenir infirmiers et se sont intégrés à la communauté locale, rejoignant des équipes de football et apprenant à conduire.
En encourageant davantage d’entreprises à recruter dans les camps de réfugiés, ils espèrent que d’autres pourront bénéficier de cette même chance. Sabriye conclut avec une note d’espoir, rappelant que de nombreux amis attendent encore des opportunités similaires : « Ils sont compétents, mais ils n’ont rien. »
Ce témoignage illustre ainsi à quel point l’intégration de personnes qualifiées dans des secteurs clés, tels que la santé, peut non seulement répondre à des besoins immédiats, mais aussi contribuer à bâtir des vies, des communautés et un avenir meilleur.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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