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Des Racines congolaises aux terres canadiennes : Nathalie Bodjenga, infirmière entre le Manitoba et le Québec

today29/07/2024

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Nathalie Bodjenga, une infirmière congolaise, se retrouve face à un dilemme professionnel brûlant en raison d’obstacles administratifs au Manitoba. Cette mère de famille, qui exerce la profession d’infirmière depuis 14 ans en République démocratique du Congo, songe sérieusement à quitter Winnipeg pour le Québec, où elle espère enfin pouvoir mettre à profit ses compétences.

Arrivée au Manitoba il y a six ans, Nathalie a été déçue par le système d’accréditation provincial qui se révèle être un véritable parcours du combattant. Malgré la pénurie d’infirmières dans la province, elle n’a toujours pas pu obtenir les qualifications nécessaires à son exercice. « Les attentes étaient très loin d’être ce que j’espérais, c’était vraiment le Nord et le Sud », confie-t-elle, amère.

Après avoir suivi deux années de cours d’anglais au Collège Red River pour satisfaire aux exigences d’accréditation, Nathalie a vu ses efforts réduits à néant. Sa note finale de 9,8, jugée insuffisante, l’empêche de valider son dossier. La nécessité de maîtriser l’anglais pour passer l’examen d’entrée à la profession, le NCLEX, s’ajoute à ses préoccupations. « 95 % des infirmières formées en dehors du Canada ne réussissent jamais à cet examen ». « Il serait illogique de perdre cinq ans dans cette attente », souligne-t-elle.

Pour subvenir aux besoins de sa famille, Nathalie a dû diversifier ses activités professionnelles et a travaillé comme aide-soignante et réceptionniste à la Société d’assurance publique du Manitoba. « Lorsque tu ne fais pas ce que tu aimes, tu perds confiance en toi », explique-t-elle. Ce constat l’a poussée à explorer de nouvelles opportunités.

En quête de reconnaissance de son métier, Nathalie a contacté des établissements au Québec l’an dernier. Aujourd’hui, elle a reçu une offre d’emploi, mais demeure indécise sur son prochain déménagement : « Comme j’ai déjà reçu des fonds du Manitoba, je prends mon temps pour évaluer la situation », précise-t-elle.

Elle conseille également aux autres infirmiers immigrants de se former dès leur arrivée pour faciliter leur intégration : « Accélérez le processus d’accréditation et apprenez les nouvelles technologies ».

Face à cette problématique, le gouvernement du Manitoba, par l’intermédiaire d’Uzoma Asagwara, ministre de la Santé, reconnaît les difficultés rencontrées par les infirmières immigrantes. Des efforts sont en cours pour rendre l’accréditation plus accessible, avec une révision des exigences linguistiques et des preuves de maîtrise de la langue.

Néanmoins, comme le soutient Nicole Fischer, agente gouvernementale, la fuite des professionnels francophones est un enjeu préoccupant. L’Ordre des infirmières et infirmiers du Manitoba indique également qu’il ne reçoit que peu de candidatures, soulignant les défis relatifs à la maîtrise de l’anglais.

Lors d’une récente conférence organisée par l’Association des immigrants francophones du Manitoba, les intervenants ont mis en lumière l’importance de mieux informer les nouveaux arrivants sur leurs droits et les opportunités qui s’offrent à eux. Chadrak Ntumba, directeur de l’association, finit sur une note d’espoir : « Ce n’est pas du tout facile de s’intégrer professionnellement au Manitoba en tant que francophone, mais nous voulons juste dire que c’est faisable. » « Nous sommes là pour aider. »

Au final, l’histoire de Nathalie Bodjenga illustre les défis complexes auxquels sont confrontés les immigrants francophones au Manitoba et questionne les politiques d’intégration.

Written by: Danielle Adjagboni

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