play_arrow

keyboard_arrow_right

skip_previous play_arrow skip_next
00:00 00:00
chevron_left
volume_up
chevron_left
  • cover play_arrow

    TROC RADIO L’accent afro-canadien

À la Une

Culture. Controverse autour de la nomination d’une « Blanche » comme porte-parole des Nuits d’Afrique.

today30/05/2022

Background
share close

Mélissa Lavergne est une passionnée de musique et percussionniste de premier plan. À ce titre, et compte tenu de sa proximité avec les rythmes d’Afrique et de l’afro-descendance, le Festival international Nuits d’Afrique l’a choisie comme porte-parole de l’événement pour cette année. Face à une levée de bouclier sans pareil, l’intéressée a dû déclarer forfait.

Au delà de la polémique, il y a la question désormais constante et brûlante d’appropriation culturelle. Dans le cas d’événements censés diffuser et promouvoir une forme de culture particulière, est-il déplacé que les représentants ou porte-paroles soient « d’ailleurs » ? Peut-on être d’une autre culture et représenter celle dont on n’est pas issu ? L’interrogation est permanente. En faisant un relevé de tous ces festival et happenings des différentes composantes de la mosaïque culturelle du Canada, presqu’aucune de ces « minorités » n’a privilégié ce choix. Concernant principalement la communauté afro-canadienne, il ne nous revient pas d’avoir vu un afro-canadien, même profondément enraciné dans une autre culture que la sienne, en être le porte-parole.

Sur le plan politique, souvenons-nous de la sourde indignation de nombreux Québécois dits de souche, dubitatifs,  lors de la nomination d’un Camerounais d’origine, Maka Kotto, comme ministre de la Culture du Québec. Il se disait avec des mots à peine voilés qu’il ne connaissait assez pas la culture québécoise pour en diriger un ministère.

Avant de jeter de la boue au visage de ceux qui se sont insurgés contre la nomination de Mélissa Laverse comme porte-parole des Nuits d’Afrique, il faut dépasser les raccourcis. Ce ne sont pas des repliés identitaires, mais simplement des citoyens qui ont l’impression que la volonté d’ouverture de leur communauté n’accentue un naufrage de visibilité dont ils essaient de sortir. De plus, il ne faut pas leur faire le mauvais procès de ne pas participer en nombre conséquent lors des événements payants de ce festival. Pour eux, le visage de la communauté afro-canadienne pour un événement afro-canadien devrait pencher pour un.e afro-canadien.ne.

Contrairement à ce qu’a pu laisser penser l’humoriste Michel Mpambara, il n’est nullement question de dire que Mélissa Lavergne n’a pas sa place au Festival Nuits d’Afrique. Elle y participe depuis sa tendre jeunesse. Le problème concerne la symbolique, la représentativité d’une communauté et cela, en toute cohérence, est difficilement négociable. Comme le signalait un membre de la communauté haïtienne, il n’y a qu’avec les « Noirs » qu’on peut se permettre ce genre de chose.

Sauf qu’au bout de cette bataille, il y a l’immense défi de l’intégration dans un société où il ne faut pas vivre les uns à côté des autres comme des étrangers.

Nous y reviendrons.

Written by: Léo NSÉKÉ

Post comments (0)

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *