Crise de logement: le logement au cœur des préoccupations des nouveaux arrivants à Gatineau

Trouver un logement abordable à Gatineau demeure un véritable défi, particulièrement pour les nouveaux arrivants. Lors de la cérémonie marquant la fin de la formation préparatoire à l’emploi du Service intégration travail Outaouais (SITO), plusieurs participants ont profité de l’occasion pour exprimer leurs inquiétudes quant à la rareté et au coût du logement dans la région.

Arrivée il y a à peine cinq mois du Cameroun, Madeleine Ngo Essola se dit déjà interpellée par la campagne municipale en cours. Si elle ne peut pas encore voter, cette infirmière de formation espère que les candidats feront du logement une priorité. « Le logement est rare. Il faut construire davantage tout en réduisant les coûts pour que ce soit accessible à tous », déclare-t-elle. Avec son mari, elle a dû patienter trois mois avant de trouver un appartement, hébergée entre-temps par des amis.

Même constat du côté de Jordi Musoni, avocat rwandais installé depuis peu à Gatineau avec sa femme et leurs cinq enfants. S’il apprécie la ville pour sa qualité de vie, il déplore la cherté des loyers : « Nous payons 2000 dollars pour un appartement de trois chambres. Cela met une pression énorme pour trouver un emploi rapidement. » Il estime que la solution passera par un travail concerté entre les gouvernements, les municipalités et les organismes communautaires comme le SITO.

Les candidats à la mairie et aux postes de conseillers municipaux entendent régulièrement ces préoccupations. Shomba Lomami, candidat de l’Équipe Mario Aubé dans le district du Plateau, et lui-même immigrant congolais arrivé en 2007, décrit la recherche d’un logement comme « un parcours du combattant ». Son parti promet la construction de 12 800 nouvelles unités, dont 200 logements sociaux sur quatre ans. Il souhaite aussi négocier avec les promoteurs pour garantir davantage de logements abordables.

Du côté d’Action Gatineau, Mike Owen, candidat dans le district de Buckingham et originaire du Burundi, s’engage à bâtir 1500 logements abordables et étudiants. « Ce seront des logements à l’abri des pressions du marché, dont le prix restera stable pour les communautés qui en ont besoin », assure-t-il.

Pour André Durivage, président du conseil d’administration du SITO, l’accès au logement est essentiel à la réussite de l’intégration des nouveaux arrivants. « Ces gens laissent beaucoup derrière eux. Ils arrivent avec des compétences et un désir de contribuer à notre société. Encore faut-il qu’ils puissent se loger à un coût raisonnable », souligne-t-il.

Alors que Gatineau fait face à une pénurie persistante de logements, les témoignages de nouveaux arrivants comme Madeleine Ngo Essola et Jordi Musoni rappellent une réalité urgente : se loger n’est pas seulement une question de confort, mais un véritable enjeu d’intégration et de dignité.

Source: Radio-Canada