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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today01/06/2023
Pour certaines personnes, les associations étudiantes servent tout simplement à organiser des activités lors de leur passage universitaire. Mais pour d’autres, elles représentent carrément une seconde famille.
Beaucoup d’universités canadiennes ont des associations dédiées aux étudiant.e.s d’un certain groupe ethnique. À l’Université McGill notamment, la McGill African Student Society (MASS) est une association qui existe depuis quelques décennies et qui fait la promotion des cultures africaines sur le campus et à Montréal.
Joy, la vice-présidente, et Fatoumata, la responsable des communications externes, s’entendent pour dire que la MASS souhaite d’abord et avant tout bâtir une communauté pour les étudiant.e.s d’origine africaine. « Créer un sentiment d’appartenance est super important, surtout dans une école où les étudiant.e.s sont majoritairement blanc.he.s », déclare Fatoumata.
À travers des activités de petite et grande échelle, elle souhaite offrir un environnement propice aux échanges et aux amitiés. Entre autres, la MASS propose donc des ateliers de danse, des ateliers éducatifs et des galas.
« Si ce genre d’associations n’existait pas, mon expérience universitaire ne serait pas aussi agréable. »
Nnena étudie en pharmacologie et thérapeutiques à l’Université McGill, un programme dans lequel très peu de ses pairs lui ressemblent. « C’est assez malheureux, car il n’y a pas beaucoup de personnes avec qui je peux m’identifier », déplore-t-elle.
Depuis sa rentrée à l’université, elle assiste à de nombreuses activités organisées par la MASS. Ayant rencontré la majorité de ses ami.e.s lors de ces événements, la « McGillian » souligne la pertinence des associations dédiées aux personnes racisées. « Avoir des gens qui vous comprennent et qui partagent les mêmes références culturelles est une relation que vous ne pouvez pas avoir avec n’importe qui, note-t-elle. Je chéris ces relations et je considère que tout le monde mérite de vivre cette expérience. »
Pour Nnena et bien d’autres étudiant.e.s, les associations comme MASS ont un impact significatif sur leur expérience universitaire. Entre autres, elles leur permettent de vivre ces années formatrices auprès de personnes semblables. « On ressent vraiment le décalage entre les événements organisés par MASS et les cours. Dans les événements, je suis entourée de personnes noires; en classe, je suis la seule noire, témoigne Nnena. Je ne soulignerai jamais assez à quel point il est réconfortant de savoir qu’il existe un groupe de personnes qui sont comme moi à mon université. »
Bien que la MASS rejoigne majoritairement les étudiant.e.s d’origine africaine, la vice-présidente et la responsable des communications externes tiennent à préciser que les activités organisées par l’association sont ouvertes à tout le monde. « Évidemment, par le nom, les personnes qui s’identifient à la culture africaine seront davantage interpellées, mais nous sommes toujours ouverts à ce que d’autres personnes viennent », précise Fatoumata.
« L’année dernière, deux étudiants qui n’étaient pas d’origine africaine ont assisté à la soirée du concours de Jollof Rice, car ils avaient entendu parler de ce trend par leur amie ghanéenne. On a trouvé ça cool qu’ils aient été curieux et soient venus, raconte Fatoumata.
« En plus, les deux étudiants n’étaient même pas de McGill, ils venaient de Concordia! », ajoute Joy.
Les associations étudiantes comme la MASS sont des réseaux de soutien fort pertinent dans les établissements scolaires majoritairement blancs. Elles offrent aux étudiant.e.s qui ne se sentent pas représenté.e.s dans leurs salles de classe un environnement dans lequel développer des relations avec des personnes qui leur ressemblent devient possible. « Pour ma part, je suis vraiment reconnaissante d’avoir joint la MASS. J’ai rencontré beaucoup d’ami.e.s et faire partie de cette association a clairement façonné mes années universitaires », conclut Joy.
Source: Urbania
Written by: C2D
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