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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today29/07/2025
Samedi dernier, des dizaines de jeunes francophones se sont rassemblés à l’École secondaire Père-Philippe-Lamarche pour participer à un tournoi de basketball et à des ateliers sur la santé, en mémoire d’Abdoul Aziz Sarr, un adolescent de 14 ans tragiquement poignardé près d’un McDonald’s de Toronto plus tôt ce mois-ci.
Sous le slogan « Challenge de la santé des jeunes francophones », cet événement a pour but de sensibiliser et d’engager la jeunesse. « Le programme de 12 semaines vise à occuper les jeunes et à les protéger du danger », explique Brahim Nokour, coordinateur de projet au centre de santé communautaire TAIBU. « Il était essentiel de rassembler ces jeunes sous un même toit, surtout dans un contexte où la violence fait des ravages. »
Le tournoi constitue une excellente occasion de création de lien et d’échanges, mais également d’apprentissage. En plus de prendre un petit-déjeuner ensemble, les participants suivent des ateliers sur des thèmes cruciaux tels que la nutrition, la santé mentale et le leadership. La formatrice Herifa Bechekat, qui a vu Abdoul le matin de sa mort, témoigne de son respect et de sa politesse, soulignant son désir constant de s’améliorer. « C’était un jeune très respectueux, très poli, éduqué. « Son décès m’a profondément choquée », confie-t-elle.
Pour Malik Tchecomi, un proche d’Abdoul, la douleur de cette perte est difficile à porter. « C’était l’un de mes premiers amis en arrivant au Canada », déclare-t-il. Cette tragédie a conduit ses parents à renforcer leur vigilance, inquiets pour la sécurité de leur fils. « Ils me surveillent de près », confie-t-il.
Les ateliers, selon les organisateurs, visent à apporter un message d’espoir et de prévention. « La vie est un cadeau, et il est essentiel de s’en rendre compte chaque jour », souligne Mme Bechekat. Ahmat Hassane Tchanye, gérant des programmes et services francophones au Centre TAIBU, exprime son chagrin face à la perte d’Abdoul : « C’est un jeune que nous aimons beaucoup. Pour immortaliser sa présence, nous avons dédié ce tournoi en son hommage. »
Derrière cette initiative se cache également une critique de l’organisation des quartiers et des défis auxquels les nouveaux arrivants font face. M. Tchanye déplore un racisme systémique qui segmente la communauté. « On les place dans des quartiers comme des bêtes dans des enclos », dénonce-t-il.
Malgré les difficultés de financement rencontrées par le centre TAIBU, qui fonctionne de manière bénévole depuis deux ans, les ateliers continuent tous les samedis, jusqu’au 4 octobre. Ils accueillent des jeunes de 14 à 29 ans, avec l’objectif clair de construire un avenir meilleur.
Dans l’ombre de cette tragédie, la mémoire d’Abdoul Aziz Sarr demeure vivante, et avec elle, l’espoir d’une jeunesse mobilisée, engagée et entourée de soutien.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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