Troc radio en direct
TROC RADIO L’accent afro-canadien
today10/04/2025
La tragédie est encore vive dans le cœur de Parfait Karekezi, frère d’Erixon Kabera, abattu par la police de Hamilton dans son immeuble le 10 novembre dernier. Le choc de la nouvelle a interrompu sa nuit paisible, alors qu’il recevait un appel à 1 heure du matin lui annonçant le décès de son frère. Erixon, 43 ans, père de trois enfants et aîné d’une fratrie de cinq, était bien plus qu’un simple membre de la famille pour Karekezi ; il était un ami, un mentor, et un modèle à suivre.D’origine rwandaise, Kabera avait immigré au Canada avec l’espoir d’un avenir meilleur. Il était connu pour son charisme, sa générosité et son engagement à aider les autres. L’Unité des enquêtes spéciales (UES) a déclaré qu’elle enquêtait sur cette fusillade qui a eu lieu vers 17 heures dans un immeuble d’appartements sur Main Street W. Kabera travaillait comme agent de ressources à l’Agence du revenu du Canada et était « profondément impliqué » dans la communauté rwandaise, selon le communiqué de sa famille. En plus de son rôle de conseiller au Centre canadien de guérison du Rwanda, il était vice-président de la communauté rwandaise à l’étranger de Toronto.
La police de Hamilton dit avoir été appelée sur les lieux après qu’un résident a signalé qu’un homme agissait de manière « menaçante », a déclaré l’UES dans un communiqué de presse. Son épouse, Lydia Nimbeshaho, a déclaré à CBC News que sa famille était dévastée et exigeait des réponses. Elle n’était pas présente à l’appartement au moment de la fusillade, mais elle est allée le voir à l’hôpital après.
« Ils l’ont tué comme un animal… Je ne sais même pas comment je vais vivre avec ça », a-t-elle déclaré dans une interview. Son frère, ébranlé par la perte, a décrit Erixon comme une « belle âme » qui avait de grands rêves et des projets pour sa communauté.
L’Unité des enquêtes spéciales (UES) de l’Ontario a pris en charge l’enquête sur cet incident tragique, qualifié au départ d’un échange de coups de feu entre la police et Kabera. Cependant, dans une déclaration ultérieure, l’UES a révélé que, selon ses recherches approfondies, il ne semblait pas que Kabera ait utilisé une arme à feu, laissant planer de lourdes questions sur les actions des agents concernés.
Karekezi, dans son chagrin, a exprimé la nécessité de clarté : « Nous voulons que l’UES comprenne que faire subir cela aux personnes pendant très longtemps leur brise le cœur. » Il souligne l’attente prolongée et la douleur causée par la situation actuelle, alors que la famille continue de pleurer la perte de leur proche sans avoir de réponse concrète.
Le porte-parole de l’UES a promis que l’enquête se déroulerait de manière rigoureuse, précisant que les conclusions seraient soumises au directeur de l’UES pour évaluation, qui pourrait entraîner des accusations contre les agents concernés ou conduire à la fermeture du dossier. Le processus pourrait prendre jusqu’à 120 jours, mais les exigences variées des enquêtes peuvent parfois prolonger ce délai.
Un GoFundMe a été créé pour soutenir la famille dans ses frais juridiques. L’affaire est désormais entre les mains de l’avocat Julian Falconer, un spécialiste en droits des prisonniers et en responsabilité policière.
« Nous voulons que la police de Hamilton montre qu’Hamilton est une ville où tout le monde, en particulier les Noirs, se sent en sécurité », a déclaré Karekezi, alors qu’il appelle à la justice pour son frère. L’attente de réponses ne fait qu’ajouter de la douleur à une perte déjà insupportable, interrogeant la confiance en un système censé assurer la sécurité de tous.
Écrit par: Danielle Adjagboni
Copyright Troc Radio 2016
Commentaires d’articles (0)