TROC RADIO L’accent afro-canadien
La première escale chez le natif de Californie a été l’occasion de confirmer le charisme d’un chanteur qui porte l’immense héritage des Marvin Gaye, Barry White en Co. Belle livraison de Soul and Silk Soul mais sans grande surprises dans l’exécution. Au bout d’une demi-douzaine de chansons dont Holding On, On My Way to Harlem, If Love Is Overrated ou encore Be Good ainsi que Dad Gone Thing livrée en complicité avec le public, cap sur le Monument Naional où Meshell Ndegeocello était très attendue, plus de deux décennies après son dernier passage à Montréal dans le cadre du FIJM.
La transfiguration de Meshell Ndegeocello
Ici, surprise totale et contre-pied parfait. On a pas vu la pimpante Meshell des années 90 et 2000 au feu roulant de groove, guitare basse électrique en bandoulière. La rebelle s’est montrée assagie et a avoué être nerveuse. Des remises en cause personnelles, va-t-elle avouer d’entrée de jeu, assise et en accompagnement de chansons intimistes livrées dans une atmosphère etherée. Changement d’existence, changement de vie même pour plusieurs raisons. Exorcisme d’un certain passé et volonté de ramener les consciences à la bonne fréquence. Méconnaissable mais touchante.
En fin de périple, je me suis rendu au Théâtre Maisonneuve pour terminer sur une note, que j’espérais, plus groovy. Et je n’ai pas été déçu. Si certains trouvent que le bassiste newyorkais n’est qu’une machine à sons convenus, détrompons-nous. Miller est un très grand musicien et excellent chef d’orchestre. La cadence entre le retour dans le temps et ses plus belles réalisations et l’exécution de chacun de ses musiciens, il y a une mer de découvertes harmoniques et rythmiques subtiles que perçoit même le plus naïf des mélomanes. Marcus Miller est et restera « du lourd » dans la galaxie du Jazz. Pour preuve, la quinzaine de minutes passée sur « Maputo » était un sommet hier soir.
Written by: Léo NSÉKÉ
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