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today31/08/2022
Des entrepreneurs en rénovation disent vouloir s’attaquer au travail au noir, mais ils sont réticents à l’idée de voir Revenu Québec imposer son nouveau système de facturation dans leur industrie de 41 milliards $.
« Revenu Québec souhaite faciliter le respect des obligations fiscales dans le secteur de la rénovation résidentielle », a expliqué au Journal Mylène Gagnon, porte-parole de l’organisme.
Pour y arriver, Revenu Québec consultera des entrepreneurs le mois prochain pour entendre leurs préoccupations concernant « la facturation obligatoire ».
Mais après deux comités consultatifs auprès des représentants de l’industrie, le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur n’est pas chaud à l’idée.
« Le travail non déclaré fait mal à l’industrie et il faut trouver des solutions pour l’endiguer, mais on ne voit pas en quoi un module d’enregistrement des ventes (MEV) va aider », déplore David Dinelle, directeur des communications à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
« Ce n’est pas la meilleure façon de lutter contre le travail au noir présentement », martèle-t-il.
D’après lui, ce nouveau système n’arrangerait en rien les facturations et ne ferait qu’ajouter une couche de lourdeur bureaucratique pour les entrepreneurs honnêtes.
Plus d’inspecteurs !
Ces derniers jours, Le Journal a rencontré des entrepreneurs qui se sont dits pour l’implantation du MEV, mais la plupart se sont toutefois prononcés contre.
« Il y a un système qui chapeaute déjà la construction : la Régie du bâtiment (RBQ) », a fait remarquer Colin Beauséjour, propriétaire de l’entreprise du même nom.
Pour l’entrepreneur de 29 ans croisé à la sortie d’un Home Depot de Longueuil, il faut agir contre le travail au noir, mais Québec s’y prend mal.
« La RBQ devrait avoir beaucoup plus d’inspecteurs sur les chantiers, bien plus que d’avoir un système électronique », estime-t-il.
D’après lui, ce nouveau système de facturation risque de pénaliser des entrepreneurs à leur affaire comme lui. « Combien ça va nous coûter encore de plus ? », s’est-il demandé à voix haute.
« Pour une paye d’un charpentier-menuisier qui fait 40 heures par semaine et qui reçoit environ 800 $, ça me coûte entre 2400 $ et 2600 $. Je paye la Commission de la construction du Québec (CCQ), la CNESST, la RBQ, les fonds de pension », énumère-t-il
La facture refilée au client
Pour le jeune entrepreneur, les coûts du MEV, qui s’ajouteront à ceux des immatriculations, des assurances, de la main-d’œuvre et des matériaux, vont être refilés aux clients.
« Je comprends qu’il y en a énormément qui partent sur le noir parce qu’ils ne veulent pas s’empêtrer. Il y en a de très mauvais, mais il y en a aussi des bons qui ne veulent juste pas avoir cette machine-là en arrière », a-t-il conclu.
Source: Journal du Québec
Written by: C2D
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