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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today01/09/2025
La scène cinématographique de Calgary connaît une véritable révolution, portée par des voix engagées comme celle de Sylvester Ndumbi, fondateur de Simba Creative. Mêlant créativité et inclusion, Ndumbi œuvre pour faire revivre le cinéma africain dans cette ville en plein essor, qui s’affirme comme un centre névralgique de l’industrie au Canada et en Amérique du Nord.

Classée cette année cinquième ville d’Amérique du Nord pour les cinéastes par MovieMaker Magazine, Calgary continue de faire sa place sur la scène internationale. Cette réussite s’accompagne d’une transformation profonde du paysage audiovisuel local, où les communautés immigrées, notamment celles d’origine africaine, trouvent progressivement leur identité et leur identité.
Originaire de la République démocratique du Congo, Sylvester Ndumbi s’est passionné pour le septième art il y a plus de quinze ans, inspiré par le film Un prince à New York. Aujourd’hui, à 40 ans, il façonne un nouveau récit pour ses communautés à travers des projets engagés et porteurs d’émotion. « Raconter nos histoires, c’est important. C’est ainsi que le monde nous perçoit », explique-t-il, remarquant que ses productions apportent une valeur ajoutée essentielle à l’image des Africains en diaspora.
Parmi ses œuvres phares, My African Family, série télévisée qui a permis à de nombreux membres de la communauté de jouer pour la première fois devant la caméra, sera bientôt diffusée en Afrique du Sud. « Voir des gens pleurer parce qu’ils vivent cette opportunité, c’est incroyable », confie-t-il. Son documentaire Without Leaving Anybody Behind, qui traite des enjeux de transition énergétique, a connu une diffusion exceptionnelle, étant projeté à l’ONU et à l’université d’Oxford.
Cependant, cette montée en puissance s’accompagne de défis. Ndumbi constate une sous-représentation des immigrés dans les sphères supérieures de la production cinématographique, qu’il attribue à un manque de ressources de formation et de possibilités d’accès. « Il faut que des cinéastes comme moi puissent raconter l’autre côté de l’histoire », insiste-t-il, plaidant pour plus d’équilibre.
Malgré les obstacles économiques liés à l’instabilité du marché et aux coupes budgétaires, Sylvester Ndumbi reste convaincu : le cinéma a le pouvoir de changer les perspectives, de lutter contre le racisme et le tribalisme, et d’apporter un véritable changement social. Son combat, au croisement de l’art et de l’engagement, continue d’inspirer et d’impulser une scène culturelle africaine dynamique et fière à Calgary.
Source: Radio-Canada
Écrit par: Danielle Adjagboni
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