Nord de l’Ontario : deux paroisses menacées de perdre leur prêtre après un refus d’IRCC

15/09/2025

Les paroissiens de Timmins et des environs vivent des heures d’inquiétude. Le père Stéphane Sanga Kazadi, originaire de la République démocratique du Congo et en poste depuis plus d’une décennie au Canada, a appris que sa demande de renouvellement de permis de travail religieux a été refusée par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Une décision qui l’oblige à quitter le pays, laissant deux paroisses sans prêtre attitré.

Arrivé au Canada en 2010, le père Kazadi a officié dans plusieurs paroisses du nord de l’Ontario, notamment à Timmins, Black River-Matheson, Val-Gagné et Iroquois Falls. Polyglotte, il célèbre la messe en français comme en anglais et entretient des liens étroits avec les communautés autochtones locales.

« Je ne pensais pas à moi, mais aux besoins de la communauté », confie-t-il, bouleversé par la nouvelle.

Dans ce diocèse déjà fragilisé par le départ à la retraite de nombreux prêtres, la perte du père Kazadi serait un coup dur. « Sans prêtre, il n’y a pas de messe », souligne le diacre Richard Charlebois, rappelant que les sacrements essentiels – eucharistie, confession, sacrement des malades – ne peuvent être administrés sans prêtre.

L’annonce de son expulsion a semé la consternation parmi les fidèles. « Mon cœur s’est brisé quand j’ai entendu la nouvelle. Qui prendra sa place ? Il n’y a personne », s’inquiète Rachel Moisan, paroissienne.

Pour Carole Girard, le départ du père Kazadi serait une perte immense : « Il est unique, une richesse, un trésor pour nous tous. »

Face à cette situation, les fidèles se mobilisent. Une pétition circule déjà dans les paroisses Sainte-Anne et Saints-Martyrs-Canadiens, et des lettres sont envoyées au ministère de l’Immigration ainsi qu’au député fédéral de la région.

« Il faut se rallier en tant que paroissiens, paroissiennes, gens de la communauté. Il faut faire quelque chose », insiste Mme Girard. Le père Kazadi, lui, espère encore que la voix de sa communauté pourra infléchir la décision des autorités.