L’UQTR tire la sonnette d’alarme face aux limites d’accueil des étudiants étrangers au Québec.

Le recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Christian Blanchette, a publié une lettre ouverte vendredi, exprimant ses profondes inquiétudes face aux limites du nombre d’étudiants étrangers admis dans les établissements québécois, une mesure instaurée par le gouvernement lors de la mise en place de la loi 74.

Selon lui, le recrutement international représente une véritable course au talent, essentielle pour soutenir le développement économique, social et scientifique de la région et du pays. « Le Québec doit rester performant dans cette compétition mondiale pour attirer les meilleurs profils », insiste-t-il dans sa lettre.

La Loi 74, adoptée à l’automne 2024, fixe les plafonds d’admission pour les étudiants internationaux dans les cégeps, universités et collèges privés, modifiant la Loi sur l’immigration. Elle a eu pour effet direct de réduire drastiquement le flux d’étudiants étrangers, impactant notamment l’université de Trois-Rivières qui accueille actuellement une centaine de nouveaux étudiants, contre environ 250 il y a deux ans.

« La baisse des demandes d’admission se traduit par une chute des inscriptions internationales, ce qui fragilise la diversité et la vitalité de nos campus », déplore M. Blanchette. La consultation pluriannuelle de l’immigration 2026-2029, prévue pour septembre, devra permettre de redéfinir les politiques et d’établir un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes.

Le recteur souligne que la réputation du Québec en tant que terre d’accueil pour les étudiants se trouve aujourd’hui fragilisée, avec des effets qui risquent de se faire sentir sur plusieurs trimestres si une ouverture n’est pas rapidement enclenchée. « C’est une opportunité pour les universités, dont l’UQTR, d’affirmer leurs ambitions », affirme-t-il.

En parallèle, l’université annonce un investissement de 4 millions de dollars pour l’achat d’équipements de recherche de pointe destinés à son futur pavillon Pellerin-Marmen, situé au centre-ville. Ces outils serviront à développer la recherche dans des domaines clés comme l’environnement, l’énergie, l’alimentation et le développement durable.

Christian Blanchette insiste : « La présence d’étudiants étrangers est indispensable à l’innovation et à la recherche scientifique. Nous devons préserver cette ouverture pour assurer l’avenir de l’excellence québécoise dans ces secteurs stratégiques. »