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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today17/11/2025
La décision d’Ottawa de retirer l’admissibilité de certains programmes de formation professionnelle affecte fortement l’attractivité du territoire pour les étudiants étrangers. En effet, ces programmes, pourtant essentiels dans la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre, ne permettront plus à de nombreux jeunes de bénéficier du permis de travail postdiplôme (PTPD), une étape clé pour leur intégration et leur avenir professionnel au Québec.

Ce changement, qui concerne principalement les programmes collégiaux en formation professionnelle, inquiète grandement les acteurs locaux. La Fédération des cégeps, la Fédération des établissements d’enseignement privé, ainsi que plusieurs représentants du secteur de l’éducation et des affaires tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent « une incohérence qui fragilise les efforts déployés pour attirer des talents étrangers » et risquent de réduire la contribution des immigrants francophones à l’économie et à la vitalité linguistique de la région.
Une étudiante du Cégep de Matane témoigne : « Quitter son pays, étudier au Québec, obtenir un premier emploi… c’était mon projet. Aujourd’hui, ces changements mettent en péril nos parcours d’avenir. » La pression monte d’un côté, tandis qu’une pétition demandant le maintien du volet Diplômés du Québec dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) a déjà recueilli plus de 13 000 signatures en une semaine. Des rassemblements sont également programmés pour faire entendre la voix des étudiants et des acteurs de l’enseignement.
Ce recul administratif s’inscrit dans le cadre des objectifs du gouvernement du Québec, qui prévoit de réduire ses seuils d’immigration permanente à 45 000 en 2026, contre 60 000 cette année. Mais, selon la Fédération des cégeps, limiter l’accès au marché du travail pour les étudiants étrangers, souvent en français, revient à nuire à la fois à leur projet de vie et à la prospérité économique du Québec.
Les associations et institutions du secteur appellent donc à un sursaut collectif : protéger la contribution vitale des jeunes étrangers, préserver la richesse linguistique et assurer un avenir partagé. La balle est dans le camp des décisionnaires, car il n’est pas encore trop tard pour revenir sur ces mesures problématiques.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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