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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today15/09/2025
La CAN Montréal 2025, dédiée à la mémoire du joueur d’origine Arnold Osé alias Gucci, n’a pas seulement débuté avec son lot de surprises : elle a aussi confirmé certaines certitudes. Championne en titre et reine de la saison régulière de la Ligue Africaine de Soccer au Québec (LIGAF), l’équipe des Gaindés du Sénégal n’a fait qu’une bouchée de la sélection canadienne lors de la première journée.
Au sommet de leur art, les Sénégalais se sont baladés sur le terrain, face à un Canada sans âme, incapable d’honorer pleinement le drapeau à la feuille d’érable. Le verdict est lourd : 7–1. Un score qui sonne comme un avertissement pour toutes les autres équipes invitées. Comme l’a lancé un supporter en liesse :
« Kent, ce n’est ni Villeray, ni Champ Doré, ni même Saputo. Kent, c’est Kent ! »
Cette première journée a ravivé une question organisationnelle : sur quels critères les sélections choisissent-elles le nom de leur équipe ? L’organisation souhaite désormais encadrer plus strictement cette pratique, afin de renforcer la cohérence et l’identité de la compétition.
Les Gaindés en pleine confiance
Même privé de son feu follet El Hadj Samba, blessé depuis plus d’un mois, le Sénégal n’a pas tremblé. Samba, depuis l’infirmerie, n’a pas mâché ses mots :
« Le niveau de jeu est en baisse. Pour nous, cette compétition ressemble de plus en plus à une formalité. »
Un constat qui pose un défi à la fois structurel et organisationnel pour la LIGAF.
Interpellé, le PDG de la LIGAF, Collins Nziemi, a réagi avec lucidité. Selon lui, le niveau actuel est en partie lié à une profonde transition générationnelle qui traverse la ligue depuis trois ans :
Plus de 80 % des équipes ont renouvelé plus de 80 % de leur effectif.
Dans certaines sélections, on reconnaît à peine 3 joueurs sur 20 par rapport aux saisons précédentes.
Le Sénégal et le Ghana, qui ont conservé une ossature solide, bénéficient d’un avantage temporaire.
Des équipes comme le RD Congo, qui a reconstruit son effectif autour du Jazz à 95 %, apparaissent comme les véritables modèles de réussite transitionnelle; Nziemi insiste :
« Oui, le niveau actuel en souffre, mais c’est un coup bas pour préparer le haut de demain. Quand les jeunes auront trouvé leur place, la LIGAF reprendra sa pleine intensité. »
Il rappelle également que le retard dans l’acquisition du terrain en début de saison a obligé plusieurs équipes à s’exiler temporairement, mais toutes ont confirmé leur retour prochain.
En conclusion, Collins Nziemi a tenu à féliciter les Gaindés :
« Leur constance et leur organisation en font aujourd’hui l’âme de la LIGAF. Ils ont atteint le niveau mental des grandes équipes sénégalaises des années 2000. Leur appropriation identitaire est exemplaire : la ligue africaine est avant tout leur ligue. »
Une victoire donc, qui dépasse le simple cadre sportif. Pour Nziemi, elle incarne une expression vivante du panafricanisme, résonnant au Québec comme au Canada, dans l’esprit même que portait Kwame Nkrumah.
Bravo aux Gaindés !
Écrit par: Danielle Adjagboni
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