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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today03/11/2025
À l’Assemblée nationale du Québec, des voix venues de la Côte-Nord se sont élevées mardi pour rappeler l’importance cruciale des travailleurs étrangers dans la survie économique et sociale des petites municipalités régionales.

La mairesse sortante de Longue-Pointe-de-Mingan, Ginette Paquet, a livré un témoignage éloquent sur la situation démographique inquiétante de son village. Invitée par la Fédération québécoise des municipalités (FQM) dans le cadre des consultations publiques sur la planification de l’immigration 2026-2029, elle a plaidé pour une politique plus ouverte et adaptée aux réalités régionales.
« Quand j’étais petite, nous étions au-dessus de 700 personnes dans mon village. Aujourd’hui, nous sommes 403, et plus de 25 % ont plus de 70 ans », a-t-elle rapporté, la voix empreinte d’émotion.
Malgré ce déclin, la mairesse entrevoit une lueur d’espoir grâce à l’usine de transformation de fruits de mer Poséidon, principal employeur local, qui embauche près de 90 travailleurs étrangers temporaires venus du Mexique.
« Ces travailleurs dynamisent notre communauté. Plusieurs d’entre eux souhaitent s’installer à long terme sur la Côte-Nord. Pour nous, c’est la lueur d’espoir d’un village qui tend à s’affaiblir », a-t-elle insisté.
Le gouvernement québécois propose actuellement trois scénarios d’accueil pour l’immigration permanente, variant entre 25 000 et 45 000 personnes par an d’ici 2029. Un chiffre jugé insuffisant par plusieurs acteurs économiques nord-côtiers.
Ginette Paquet, également candidate à la mairie de Longue-Pointe-de-Mingan, estime que Québec devrait simplifier les procédures et envisager l’octroi de permis de travail ouverts pour les travailleurs étrangers qui souhaitent s’établir durablement.
Dans l’après-midi, Marcel Furlong, président de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord (AMRCCN), et Benjamin Ducornait, son coordonnateur, ont eux aussi pris la parole pour dénoncer l’uniformité des politiques migratoires québécoises.
« Les besoins du Grand Montréal ne sont pas ceux de la Côte-Nord », a rappelé M. Ducornait. « L’immigration, pour nous, ce n’est pas un choix idéologique, c’est une solution concrète à la dévitalisation et au maintien de services essentiels. »
L’AMRCCN réclame une gestion régionale de l’immigration, incluant :
des quotas propres à chaque région, le maintien des programmes de rétention, une simplification administrative, et une implication accrue des instances locales dans la gestion des cibles d’immigration.
« Nous demandons une politique qui tienne compte de la diversité des réalités québécoises, misant sur l’équité et l’efficacité plutôt que l’uniformité », a résumé Marcel Furlong.
Cette participation des élus nord-côtiers à la commission parlementaire s’inscrit dans la consultation générale sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2026-2029.
Pour eux, l’avenir des villages côtiers dépendra directement de la capacité du Québec à accueillir, intégrer et retenir les travailleurs étrangers.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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